1.2 Ptolémée : une unification du savoir

La vision de Ptolémée va dans le sens d'unir les hommes autour d'une même théorie que celle-ci soit par la suite fondée, ou se révèle totalement fausse. Mais Ptolémée n'est pas partie à partir de ses propres observations, en effet il a repris le travail effectué plus tôt par de grands scientifiques ou astronomes grecs. Par conséquent avant de pouvoir étudier en détail le modèle de Ptolémée, nous devons dans un premier temps nous pencher sur ces anciens qui ont fait évolué la pensée sur l'univers. Nous allons chercher comment les grecs ont élaboré une vision géocentrique du globe puisque la théorie de Ptolémée est celle du géocentrisme, c'est à dire, la Terre immobile au centre de l'univers autour de laquelle gravite (ou tourne) tous les astres et planètes que les anciens pouvaient observer par leur propre moyens. Il est aussi essentiel de noter que le travail des Mésopotamiens va être réutilisé par les grecs afin que ces derniers puissent élaborer leur théorie. Par conséquent, nous pouvons voir que au cours des générations le savoir se transmet entre les civilisations qui constituaient ce monde durant la période de l'Antiquité. Ptolémée va donc reprendre la solution géocentrique après d'autres astronomes, qui ont eux-mêmes repris la première idée ayant émergé, celle de Exode de Cnide.


Vision géocentrique de l'univers
Vision géocentrique de l'univers


Buste de Aristote
Buste de Aristote

Un scientifique grec a par la suite retravaillé cette théorie géocentrique afin qu'elle puisse répondre à des questions qui empêchaient le géocentrisme de devenir la solution au fonctionnement de l'univers. Ce grand homme qui a influencé de très près le travail de Claude Ptolémée ou celui d'Hipparque, (nous en avons tous entendu parlé de part sa philosophie...) est Aristote. Ce dernier divise l'univers en deux parties bien distinctes : le monde infra-lunaire ou sublunaire et le monde supra-lunaire. Le premier concerne tout ce qui est situé sous l'orbite de la Lune, autrement dit la Terre et son atmosphère, il est caractérisé par son instabilité, il est symbole d'incertitude, il est continuellement altéré. Pour Aristote ce monde n'est régis par aucune loi, et repose sur le principe du hasard, il n'est bien sur pas éternel. Ce monde s'oppose directement au deuxième, qui quant à lui comprend tous les astres situé au dessus de l'orbite de la Lune, c'est à dire les autres planètes, les étoiles dont le Soleil. Ce second monde est immuable, parfait et présente une stabilité étonnante, il ne peut en aucun cas subir de changements et ceci fait de ce dernier un monde éternel (les religions placent leurs dieux dans le monde supra-lunaire, puisque c'est l'éternité et l'immuabilité qui y règne) rien ne peut s'y créer ou disparaître (théorie qui sera réfuté plus tard avec l'observation par les chinois de l'explosion d'une étoile). Aristote reprend la théorie des sphères concentriques, les astres sont portés par 55 sphères qui se déplacent à des vitesses différentes mais tout de même constantes, suivant une trajectoire circulaire puisque le cercle est depuis longtemps considéré comme une figure parfaite au même titre que la sphère, par conséquent le seul mouvement possible de ces corps célestes ne peut-être que circulaire, et il est appelé mouvement naturel. La dernière sphère reste celle qui portent les astres fixes : les étoiles, et la première sphère quant à elle porte la Lune qui symbolise la frontière entre les deux mondes imaginés par Aristote, la Lune qui n'est pas totalement parfaite puisque même sans grands moyens techniques, les hommes de l'Antiquité pouvaient voir les mers présentes à la surface du satellite de la Terre. La caractéristique essentielle du géocentrisme d'Aristote, c'est sa division de l'univers en deux blocs opposés à tout les niveaux, en effet la Terre qui appartient au monde imparfait est composée des quatre éléments : le feu, l'eau, la terre et l'air, tandis que les autres corps du monde immuable sont composés d'un cinquième élément qui est l'éther. Aristote refuse de croire que la Terre possède un quelconque mouvement, il n'admet aucune rotation, pour lui la Terre ne peut pas tourner sur elle-même. En effet si la Terre tournait autour d'un axe entre les pôles car chaque point décrirait une circonférence mais comme Aristote se trouve lui même sur le sol de la Terre, il ne peut s'en apercevoir, l'astronome aussi savant soit-il ne tient pas compte du référentiel. Même si son idée pour prouver que la Terre décrit une rotation, est juste mais sa preuve n'est pas fondée. Pour s'assurer que la Terre ne décrit aucune révolution, Aristote aurait du sortir de l'atmosphère terrestre car tout point sur un corps en mouvement décrit le même mouvement que ce corps qui le comprend. De plus, la Terre ne peut absolument pas être en chute puisque dans ce cas là, d'après l'élève de Platon, Aristote, tous les objets situés sur la Terre, dont les hommes, flotteraient dans les airs. Par conséquent le modèle d'Aristote place une Terre fixe au centre de l'univers.

Aristote est confronté également aux mêmes problèmes qui se posent depuis le début de la théorie géocentrique, c'est à dire la préférence zodiacale et le mouvement rétrograde des planètes. Comme tous les autres grecs qui avaient pu, un jour ou l'autre pensé au géocentrisme, il ne trouva aucune réponse claire à ces deux questions, même si il imagina pour la première fois dans l'Antiquité, une théorie sur la rétrogradation, qui comprend les épicycles et les déférents, dont de nombreux autres scientifiques reprendront son concept en l'améliorant et y ajoutant à chaque fois de nouvelles observations, de nouveaux calculs... Ainsi nous comprenons mieux pourquoi Aristote a besoin de 55 sphères pour réaliser son modèle.


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